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2025, l'année de l'océan : enjeux critiques et opportunités stratégiques

Dernière mise à jour : 19 mars

2025 sera une année charnière pour la protection de nos océans. En effet, en juin 2023, le président de la République a annoncé vouloir faire de 2025 l'année de l'océan en France.

Cette initiative n'est pas anodine. Elle souligne une urgence planétaire : nos océans, qui couvrent plus de 70% de la surface du globe, sont au cœur de l'équilibre écologique et climatique de la Terre. Ils sont les poumons bleus de notre planète, produisant une part importante de l'oxygène que nous respirons et régulant le climat mondial en absorbant une quantité massive de CO2. Ces vastes étendues d'eau salée abritent une biodiversité marine d'une richesse inestimable, des récifs coralliens aux profondeurs abyssales, et jouent un rôle capital dans la sécurité alimentaire et économique de millions de personnes à travers le monde. Cependant, cette richesse est aujourd'hui menacée par des pressions multiples et croissantes, allant de la pollution plastique à la surexploitation des ressources marines, en passant par les effets dévastateurs du changement climatique.


L'année de l'océan 2025 a donc pour ambition de générer une prise de conscience collective, une mobilisation générale pour agir de manière concertée et efficace pour la sauvegarde de ces écosystèmes vitaux. Elle doit être le porte-voix de celles et ceux qui se lèvent en faveur des océans, pour sensibiliser le grand public et pour accélérer la transition vers des pratiques plus durables.


Les enjeux sont immenses, mais les opportunités d'action, de changement et d'innovation le sont tout autant. Cette année sera le théâtre d'événements mondiaux, de projets locaux, d'initiatives novatrices et de collaborations sans précédent. Nous vous proposons dans notre article de comprendre les enjeux de cette démarche et de saisir les opportunités qu'elle offre pour bâtir un avenir plus respectueux de l'environnement marin.


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Les enjeux majeurs de l'année de l'océan


L'année de l'océan 2025 met en lumière une série de défis interconnectés qui menacent l'équilibre des écosystèmes marins. En voici les trois principaux :


1ᵉʳ défi : la préservation de la biodiversité marine 


Les océans regorgent de vie, des micro-organismes aux baleines géantes. Chaque espèce joue un rôle dans l'équilibre écologique. Malheureusement, cette biodiversité est en déclin constant en raison de :

  • la surexploitation des ressources halieutiques ;

  • la destruction des habitats par la pêche illégale ;

  • la destruction des récifs coralliens ;

  • l'acidification des océans


L'acidification des océans, par exemple, conséquence directe de l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère, perturbe la formation des coquilles et des squelettes des organismes marins, et met en péril des écosystèmes entiers.


Outre la tragédie engendrée pour la nature, la perte de biodiversité menace également la sécurité alimentaire et économique de millions de personnes qui dépendent de la pêche et des activités maritimes.


2ᵉ défi : la lutte contre la pollution plastique


Des millions de tonnes de plastique sont déversées chaque année dans les océans, formant des "continents" de déchets qui étouffent la vie marine, contaminent la chaîne alimentaire et polluent les plages. Ces plastiques, souvent dégradés en microplastiques, sont ingérés par les animaux marins, y compris ceux que nous consommons, et s'accumulent dans leurs tissus.


Cette pollution représente une menace pour la santé humaine et pour l'ensemble de l'écosystème marin. Les déchets marins, en particulier les plastiques, ont des impacts catastrophiques sur la faune. Des animaux se retrouvent piégés dans des filets de pêche abandonnés, des tortues confondent des sacs plastiques avec des méduses, les oiseaux de mer ingèrent des fragments de plastique, les intoxiquant.


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3ᵉ défi : la protection des grands fonds marins


La protection des grands fonds marins est souvent oubliée. Ces zones abyssales, encore largement méconnues, abritent une biodiversité unique et fragile. Elles sont pourtant de plus en plus convoitées pour l'exploitation minière des nodules polymétalliques, une activité potentiellement destructrice pour ces écosystèmes vulnérables.


L'année de l'océan devra mettre en lumière l'importance de protéger ces zones profondes, où se trouvent des espèces uniques et des écosystèmes indispensables à la régulation des cycles biologiques de la planète. Il est donc impératif d'agir dès maintenant pour préserver la diversité biologique et fonctionnelle de ces milieux. Il faut également explorer les méthodes de prélèvements les moins impactantes possibles.


La sensibilisation et la compréhension des enjeux liés à la biodiversité marine, à la pollution plastique et à la protection des grands fonds marins sont des étapes clés pour une mobilisation efficace durant l'année de l'océan 2025.


Les événements clés et les initiatives lancées pour l'année de l'océan


L'année de l'océan 2025 sera ponctuée d'événements majeurs et d'initiatives variées visant à mobiliser tous les acteurs de la société.


La Conférence des Nations Unies sur l'Océan (UNOC3)


Au cœur de ces événements, la 3e Conférence des Nations Unies sur l'Océan (UNOC3) qui se tiendra à Nice en juin 2025, co-présidée par la France et le Costa Rica. Cette conférence est une opportunité unique de rassembler les nations, les organisations internationales, les scientifiques et les acteurs de la société civile pour discuter des enjeux océaniques, partager les meilleures pratiques et prendre des engagements concrets en faveur de la protection des océans.


L'UNOC 2025 à Nice se veut être un catalyseur d'actions, une plateforme pour accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement durable liés à l'océan. Elle devra permettre d'évaluer les progrès réalisés depuis la précédente conférence et d'adopter des mesures plus ambitieuses pour lutter contre les différentes menaces qui pèsent sur l'océan.


Le projet "Citizen of the Ocean"


En parallèle, le projet "Citizen of the Ocean" lancé par Nausicaá, le Centre national de la mer, revêt une importance particulière. Ce projet, reconnu par la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable, vise à impliquer la jeunesse dans la protection de l'océan. En effet, l'éducation et la sensibilisation des jeunes générations sont essentielles pour créer une nouvelle "Génération O comme Océan", consciente des enjeux et capable de devenir des acteurs du changement. L'idée est de former les citoyens de demain, ceux qui prendront les décisions et mettront en œuvre les actions qui garantiront la santé des océans.


Le projet Citizen of the Ocean prendra la forme de programmes éducatifs innovants, de projets participatifs et d'initiatives locales qui permettront aux jeunes de se familiariser avec les enjeux océaniques, de développer un sentiment d'appartenance et de devenir des acteurs de la protection de l'environnement marin.


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Des initiatives locales et nationales


Enfin, l'année de l'océan sera marquée par une multitude d'initiatives locales et nationales. Des expositions, des conférences, des actions de nettoyage de plages, des événements sportifs et culturels seront organisés à travers toute la France, impliquant les collectivités territoriales, les associations, les scientifiques, les entreprises et les citoyens.


Ces initiatives locales sont essentielles pour sensibiliser le grand public, faire émerger les solutions et mobiliser l'ensemble de la société française. Elles permettront de donner une dimension concrète à l'année de l'océan, en montrant que chacun peut agir, à son niveau, pour la protection de l'environnement marin.


L'ensemble de ces événements et initiatives témoigne d'une mobilisation globale et concertée, où chaque acteur joue un rôle essentiel dans la réussite de l'année de l'océan 2025. Ils montrent aussi l'importance de la collaboration entre tous les acteurs, publics et privés, pour relever les défis auxquels les océans sont confrontés.


Focus sur un projet immersif et innovant : Archipel


Parmi les initiatives marquantes de l'année de l'océan, le projet Archipel se distingue comme une expérience immersive qui allie art, éducation et innovation financière.


Cette initiative, portée par la Fondation ELYX - ambassadeur digital des Nations Unies, s'appuie sur un réseau de partenaires institutionnels, dont l'Agence Française de Développement (AFD), et collabore avec des experts tels que Foresteam, pour inspirer et accompagner des changements locaux.


Archipel débutera lors de la Conférence UNOC3 de juin prochain, avant de poursuivre sa route vers la COP30 au Brésil en novembre 2025. Ce projet vise à sensibiliser autour des Objectifs de Développement Durable (ODD) et à encourager l'action citoyenne pour la protection de l'environnement marin.


Une réserve de crédits carbone certifiés est également en cours de structuration par la Fondation ELYX, afin de financer des actions de protection, de restauration et de sensibilisation des écosystèmes marins, notamment les herbiers de posidonie en Méditerranée.


Il s'agit là d'un exemple concret de la manière dont l'art et l'innovation peuvent servir la cause de la protection des océans !


Et ensuite ? Actions concrètes et objectifs pour l'avenir


Au-delà des événements et des initiatives de sensibilisation, l'année de l'océan 2025 représente une formidable opportunité de mettre en place des actions concrètes et de définir des objectifs ambitieux.


Un indicateur de santé pour les océans ?


La mise en place d'un indicateur de santé pour les océans est une priorité. Un tel indicateur permettrait de mesurer l'état de santé des océans de manière objective et de suivre les progrès réalisés au fil du temps. Il serait basé sur des données scientifiques fiables et permettrait de prendre des décisions éclairées en matière de gestion de l'environnement marin.


Cet indicateur deviendrait un outil de référence pour évaluer l'efficacité des mesures de protection mises en place et pour adapter les politiques en conséquence. Il permettrait également de mieux informer le public sur l'état de nos océans et de le sensibiliser à la nécessité d'agir. 


Vers l'entrée en vigueur du traité de protection de la haute mer ?


La ratification du traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (aussi appelé BBNJ pour Marine Biodiversity of Areas Beyond National Jurisdiction) est un enjeu majeur. Cet accord international, adopté à l'unanimité en juin 2023 et signé par 108 États depuis septembre 2023, vise à protéger les espèces et les écosystèmes des eaux internationales, au-delà des zones économiques exclusives des États. Il prévoit la création d'aires marines protégées en haute mer, la régulation de l'exploitation minière et de la pêche, ainsi que la promotion d'une gestion durable des ressources marines.


La France, en tant que co-organisatrice de l'UNOC3 a déjà franchi une étape cruciale dans ce processus. Le 5 novembre 2024, le Parlement français a adopté à l'unanimité le projet de loi autorisant la ratification de l'accord BBNJ. Le 5 février 2025, la France a déposé son instrument de ratification auprès du Secrétaire général des Nations Unies, achevant ainsi son processus de ratification et démontrant son engagement ferme en faveur de la protection de la biodiversité marine.


L'année de la mer 2025 offre une opportunité idéale pour accélérer ce processus à l'échelle mondiale. La France est pleinement mobilisée pour atteindre les 60 ratifications nécessaires à l'entrée en vigueur de l'accord d'ici la conférence UNOC3. Cette année est donc cruciale pour encourager d'autres pays à suivre cet exemple et à ratifier le traité, afin qu'il puisse entrer en vigueur et être pleinement effectif lors de cette importante conférence internationale sur l'océan.


30% de la surface maritime protégée d'ici 2030 ?


Par ailleurs, l'objectif de protection de 30% de la surface maritime d'ici 2030 est un engagement important que la France doit réaffirmer et mettre en œuvre. La création d'aires marines protégées est un outil efficace pour préserver la biodiversité, reconstituer les stocks de poissons et assurer la durabilité des activités maritimes.


Cet objectif devra s'accompagner de mesures de gestion efficaces pour garantir la protection effective de ces zones et éviter qu'elles ne deviennent des "parcs de papier".


Vers une harmonisation du droit international de la mer ?


Enfin, l'harmonisation du droit international de la mer est un enjeu à long terme qui nécessite un travail de fond. Les différentes conventions et traités internationaux doivent être harmonisés pour garantir une gouvernance multilatérale des océans plus cohérente, plus transparente et plus efficace. La France peut jouer un rôle moteur dans ce processus en promouvant une approche fondée sur le droit et la coopération internationale. L'année de l'océan 2025 doit être un catalyseur pour initier ce travail de fond et mettre en place un cadre juridique solide pour la protection des océans.


Ces actions concrètes et ces objectifs ambitieux témoignent d'une volonté politique forte de préserver l'environnement marin. Leur mise en œuvre effective nécessite une mobilisation de tous les acteurs, du public comme du privé, et une coopération internationale renforcée. L'année de l'océan 2025 doit être une étape décisive dans cette direction.


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Conclusion

L'année de l'océan 2025 doit être bien plus qu'une simple initiative thématique. C'est un appel à l'action, un moment de prise de conscience collective sur l'état critique de nos océans et un engagement vers des actions concrètes et durables.


Cette année n'est pas seulement un événement ponctuel, elle représente le début d'une nouvelle ère, une ère où la protection de l'océan est au cœur de nos préoccupations et de nos actions. Elle marque une rupture avec les approches passées, où la mer était trop souvent considérée comme une ressource inépuisable. Elle ouvre la voie à une gestion plus responsable, plus durable et plus respectueuse des écosystèmes marins.


Les défis auxquels nous sommes confrontés, qu'il s'agisse de la perte de biodiversité, de la pollution plastique, du changement climatique ou de l'exploitation non durable des ressources, sont immenses. Mais les opportunités d'innovation, de transformation et de collaboration le sont tout autant. L'année de l'océan 2025 doit être une plateforme pour mettre en lumière les solutions existantes, pour en développer de nouvelles, pour accélérer la transition vers des modes de vie et de production plus respectueux de l'environnement. 

Elle doit aussi être une année de sensibilisation et d'éducation, une année où chacun prend conscience de son rôle dans la protection de l'océan. Il ne s'agit pas seulement d'agir au niveau politique ou industriel, mais aussi au niveau individuel, en adoptant des gestes simples au quotidien : réduire sa consommation de plastique, privilégier les produits de la pêche durable, limiter son empreinte carbone, et soutenir les initiatives de protection de l'océan.


L'année de l'océan ne se limite pas à l'année 2025. Elle doit être le point de départ d'une mobilisation continue, d'un engagement à long terme, d'une transformation profonde de nos modes de pensée et d'action. Elle doit nous rappeler que notre avenir est indissociable de celui de l'océan, et qu'il est de notre responsabilité de le protéger pour les générations futures.


Il est essentiel que l'esprit de cette année perdure et que les engagements pris soient tenus.

Nous devons tous devenir des citoyens actifs de l'Océan, des acteurs du changement, des protecteurs de la biodiversité. L'année de l'océan est l'occasion de lancer une nouvelle dynamique, de mettre en mouvement l'ensemble de la société, d'initier des changements durables qui auront des répercussions positives bien au-delà de 2025.


Il est temps d'agir, ensemble, pour notre Océan, pour notre planète, pour notre avenir.



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