Le Congrès mondial de la nature de l'UICN 2025 à Abu Dhabi
- plumeriaredaction
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Alors que se déroule actuellement la 30e Conférence des Parties (COP 30) à Belém, au cœur de l'Amazonie brésilienne, revenons sur le dernier Congrès mondial de la nature de l'UICN, qui a posé les fondations des discussions et engagements que nous observons aujourd'hui lors de cette conférence climatique majeure.
Le Congrès mondial de la nature de l'UICN 2025, rassemblant plus de 10 000 participants de 140 pays, s'est tenu du 9 au 15 octobre 2025 à Abu Dhabi. Véritable carrefour planétaire, ce rendez-vous quadriennal a mobilisé scientifiques, décideurs, ONG, communautés autochtones, créateurs et entrepreneurs venus de 140 pays, pour façonner ensemble la feuille de route de la conservation à l’horizon 2035.
Dans un contexte marqué par l’urgence climatique, l’effondrement de la biodiversité et les défis croissants de l’équité et de la justice environnementale, l’édition 2025 s’est distinguée par son ambition : refonder l’action collective autour de la nature, développer des solutions concrètes et innovantes, et bâtir des coalitions inédites entre science, société civile, culture et finance.
Cet article propose une synthèse des temps forts et des avancées décisives du congrès, tout en mettant en lumière le rôle remarquable joué par la Fondation ELYX et son programme ARCHIPEL, pionniers d’une mobilisation créative et disruptive pour un avenir durable.

Le Congrès mondial de la nature de l'UICN 2025 à Abu Dhabi
Contexte et rôle de l'UICN
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est une organisation mondiale fondée en 1948, dédiée à la conservation de la biodiversité, à la gestion durable des ressources naturelles et à la promotion de solutions basées sur la nature. Elle réunit plus de 1400 membres issus de gouvernements, d’organisations non gouvernementales, d’institutions scientifiques et de communautés autochtones, formant un réseau unique de collaboration et d’expertise.
Le rôle de l’UICN est central dans la définition des politiques internationales de protection de la nature : elle élabore des standards et des indicateurs, aide à la conception et à la gestion des aires protégées (notamment avec la Liste verte), publie la fameuse Liste rouge des espèces menacées, et coordonne la mobilisation globale pour affronter la crise climatique et la perte de biodiversité. Elle agit également comme plateforme de dialogue multi-acteurs, facilitant la coopération entre gouvernements, secteur privé et société civile.
Le Congrès mondial de la nature, organisé tous les quatre ans, constitue le rassemblement le plus important de l’UICN : il permet de débattre, décider et voter des motions influençant les politiques et les stratégies internationales pour la prochaine décennie. L’édition 2025 à Abu Dhabi s’inscrivait dans ce contexte, avec une ambition renforcée de promouvoir une conservation transformatrice capable de répondre aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques du XXIe siècle.
UICN 2025 : quelques chiffres clés

Quatre ans après Marseille, Le Congrès a rassemblé à Abu Dhabi une communauté internationale sans précédent. Plus de 10 000 participants venus de 140 pays se sont réunis, reflétant la diversité des acteurs engagés pour la nature : délégations gouvernementales, ONG internationales, chercheurs, représentants autochtones, entreprises, investisseurs et jeunes militants.
Cette ampleur témoigne du statut du congrès comme rendez-vous incontournable de la conservation mondiale. Les principales organisations onusiennes (ONU Environnement, Convention sur la diversité biologique, Convention sur les espèces migratrices) étaient présentes aux côtés d'institutions financières majeures et de réseaux régionaux.
La diversité des formats a permis une participation active de tous les publics. Les plus de 1 000 événements organisés ont combiné conférences plénières de haut niveau, ateliers pratiques, forums thématiques, panels de discussion et expositions interactives. Les espaces de réseautage et side-events innovants, dont le sommet mondial des peuples autochtones et le Pavillon ARCHIPEL de la Fondation ELYX, ont enrichi l'expérience des participants.
Cinq thèmes majeurs pour cette édition 2025
Le programme du Congrès mondial de la nature de l’UICN 2025 à Abu Dhabi s’est articulé autour de cinq grands axes stratégiques :
Nature-positive : Au-delà de la simple protection, l'objectif est de restaurer activement la biodiversité dans tous les secteurs. Cette approche vise le "zéro perte nette" et la génération d'impacts positifs sur les écosystèmes, en transformant les modèles de développement économique et territorial.
Action climatique : Les solutions naturelles sont au cœur de cette stratégie. Restauration des puits de carbone, anticipation des risques liés au dépassement des seuils climatiques, renforcement de la résilience face aux événements extrêmes : l'action climatique mobilise la puissance des écosystèmes.
Équité et inclusion sociale : La gouvernance environnementale doit être partagée. L'intégration des connaissances et droits des peuples autochtones, la défense de la justice environnementale, l'égalité de genre et la participation des jeunes aux décisions sont désormais des principes fondamentaux.
Innovation et disruption : Des technologies de pointe (biologie de synthèse, finance innovante) aux nouveaux instruments comme les crédits carbone bleus, l'innovation stimule le passage à l'échelle des solutions fondées sur la nature et l'émergence de modèles économiques inédits.
Leadership collaboratif : La construction de coalitions mondiales, les synergies entre sciences, société civile, secteur privé et institutions publiques, le renforcement du multilatéralisme sont les leviers d'une action environnementale efficace.
De plus, pour la première fois, un sommet dédié a placé les savoirs autochtones au cœur du programme. Les communautés ont pu partager leurs pratiques, exposer leurs visions et influencer directement les décisions prises lors du congrès.
L'innovation a également marqué cette édition. L'émission des premiers crédits carbone bleus certifiés pour la Méditerranée, portée par le programme ARCHIPEL, démontre la capacité du congrès à relier science, finance, culture et action collective dans une dynamique concrète et reproductible.
Résumé des motions et engagements adoptés
Les motions phares adoptées
Plus de 150 motions ont été adoptées, définissant l’agenda environnemental international pour la décennie à venir.
Voici les principaux axes et engagements issus des débats :
La reconnaissance de l'écocide constitue une première historique. L'UICN et ses membres appellent officiellement à intégrer l'écocide dans le droit international comme crime contre l'environnement, ouvrant la voie à la responsabilité et à la justice environnementale.
Le renforcement de la gouvernance passe par la transparence, la participation inclusive et la co-construction des politiques publiques. La gouvernance communautaire et les savoirs autochtones occupent une place majeure dans ces nouvelles approches.
L'inclusion devient un principe transversal : reconnaissance des droits des peuples autochtones, accès des jeunes aux processus décisionnels, parité de genre dans la conservation et l'environnement.
La lutte contre la criminalité environnementale s'intensifie avec de nouvelles mesures contre le trafic d'animaux sauvages, le braconnage et la destruction des habitats. La coopération internationale est renforcée pour une action coordonnée.
Concernant les aires protégées, l'extension de la Liste verte UICN et la consolidation du réseau mondial d'aires marines et terrestres protégées visent à atteindre les objectifs "30x30". Les solutions basées sur la restauration écologique et l'innovation, dont la finance carbone bleue, soutiennent cette transition "nature-positive".

L'Appel à l'action d'Abu Dhabi
L'Appel à l'action d'Abu Dhabi représente le socle stratégique des engagements post-congrès. Il affirme la nature comme fondement du bien-être humain et planétaire, appelant à une reconnaissance systémique de son rôle dans la santé, l'économie et la stabilité sociale.
Le renforcement du multilatéralisme est central : coopération accrue entre États, institutions internationales, secteur privé, communautés autochtones et société civile dans la perspective des prochaines COP.
La justice environnementale et l'équité guident cet engagement, plaçant l'inclusion au centre des politiques de conservation.
La mobilisation des connaissances, de l'innovation et de l'éducation doit s'accélérer. L'appel insiste sur l'accroissement massif des financements publics et privés pour amplifier l'impact des projets de conservation et soutenir les communautés.
Cette déclaration, soutenue par la majorité des délégations présentes, donne le cap pour une transformation globale, systémique et solidaire face aux défis du climat, de la biodiversité et des inégalités.
Les innovations et perspectives annoncées
Le Congrès mondial de la nature de l’UICN 2025 à Abu Dhabi a été marqué par l’adoption de motions et d’engagements pionniers en matière d’innovation environnementale et de perspectives pour la conservation :
Les crédits carbone bleus (Blue Carbon Credits) constituent une avancée significative. Pour la première fois, des crédits certifiés pour la Méditerranée ont été présentés, notamment via le programme ARCHIPEL. Ces instruments valorisent la capacité des écosystèmes marins (mangroves, herbiers sous-marins, marais salants) à séquestrer le carbone. Ils offrent une solution concrète de financement de la conservation tout en reliant enjeux globaux et initiatives locales, impliquant communautés et investisseurs dans une dynamique de compensation et de développement durable.
La conservation de la longévité (Longevity Conservation) introduit une approche novatrice : protéger les individus âgés de la faune sauvage, reconnus pour leur rôle écologique clé dans le maintien des populations, la transmission des savoirs et la résilience des espèces. Cette stratégie vise à renforcer la gestion de la biodiversité sur le long terme.
Ces innovations traduisent la volonté de l’UICN d’agir en parallèle sur les leviers technologiques, financiers et scientifiques, afin d’accélérer la transition “nature-positive” et de proposer des solutions inédites à la crise climatique et à la perte de biodiversité, tout en favorisant l’implication des acteurs locaux et la collaboration internationale.


Focus sur la Fondation ELYX et le programme ARCHIPEL
La Fondation ELYX a occupé une place remarquable lors du Congrès, avec son Pavillon ARCHIPEL. Cet espace immersif a mis l'art, la culture et l'innovation au service de l'action océanique et climatique.
ELYX a joué un rôle de médiateur et d'accélérateur d'idées, proposant une expérience sensorielle et une plateforme de sensibilisation. Les installations artistiques et la scénographie narrative ont fédéré décideurs, scientifiques, artistes, diplomates et grand public autour du pouvoir du storytelling pour transformer l'engagement en impact concret.
L'innovation majeure portée par la Fondation a été la présentation des tout premiers crédits carbone bleus certifiés pour la Méditerranée. Ces outils financiers illustrent la capacité de la fondation à relier science, culture, investisseurs et acteurs locaux, inscrivant la conservation dans une dynamique économique viable et reproductible.
La Fondation ELYX a créé un "momentum" international, suscitant une large couverture médiatique aux Émirats Arabes Unis et auprès des délégations internationales. Elle a démontré qu'un futur bleu et durable passe par la convergence de la création artistique, de la science et de la finance responsable, officialisant son ancrage dans la région et posant les bases d'une mobilisation culturelle à long terme pour l'océan et la biodiversité.

Conclusion
Le Congrès mondial de la nature de l’UICN 2025 à Abu Dhabi a posé les bases d’un nouveau modèle pour la conservation mondiale : inclusion, innovation et coopération internationale guident désormais l’action. Parmi les initiatives mises en avant, la Fondation ELYX et son programme ARCHIPEL illustrent combien art, culture et finance peuvent fédérer et accélérer les solutions pour la planète.
L’élan collectif initié à Abu Dhabi donne aux acteurs de la nature, petites et grandes organisations, le devoir de transformer les engagements en réalités, pour bâtir un avenir durable et “nature-positive”.
Alors que la COP 30 se déroule actuellement à Belém, les engagements pris à Abu Dhabi prennent tout leur sens. Les discussions sur le climat en Amazonie s'appuient directement sur les motions adoptées et les coalitions formées lors du congrès UICN. L’esprit du congrès d’Abu Dhabi continue ainsi d’inspirer et d’orienter les négociations pour l’avenir du climat et de la biodiversité.

Article rédigé en collaboration avec la Fondation ELYX, sous l'égide de la Fondation Bullukian. ELYX est Ambassadeur digital des Nations Unies et porteur du programme Archipel.

Adeline Pilon, co-fondatrice de la Fondation ELYX, pour promouvoir les valeurs des Nations Unies à travers l'art et l'éducation, où elle dirige des projets innovants à la croisée de la culture, de l'innovation et des ODD.
“In every territory Archipel embraces, the exhibition reveals the remarkable stories that shape each ecosystem
and communities. Impact credits serve to amplify local initiatives, nurturing sustainable growth and creativity."

Yacine Aït Kaci, dit YAK, co-fondateur de la fondation ELYX et créateur de ELYX, petit personnage au sourire joyeux qui s'emploie à faire connaitre les ODD partout dans le monde.
“In our Post-Truth era, the only way to trust what we see, is when it doesn’t pretend to be real.”




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